Le « travail pour le travail » domine la journée des travailleurs

Paolo Garoscio

L’étude « Anatomie du travail 2021 » réalisée par Asana, spécialiste de la gestion du travail en équipe, dévoile que le temps de travail des salariés dans le monde est surtout occupé… dans le vide. Une véritable perte pour les entreprises… et une situation qui a empiré avec le télétravail massif.

Le travail pour le travail occupe 60% du temps
L’année 2020, en termes de productivité, a été loin du record. Et si la pandémie a joué clairement un rôle dans cette situation, l’organisation de la journée de travail des salariés n’est pas en reste. Celle-ci se compose en réalité en majorité de « travail pour le travail » : recherche d’informations, traitement des messages, changement d’application… ces tâches, qui ne demandent en général pas de compétences particulières et surtout pas les compétences précises du salarié, représentent, selon Asana, 60% du temps de travail.

Ainsi, ils sont payés essentiellement pour des tâches qui, si elles ne sont pas inutiles, ne permettent pas vraiment de produire. Seulement 26 % du temps de travail, selon l’étude Asana publiée le 14 janvier 2021, est dédié aux tâches pour lesquelles l’employé a été embauché. Les 14% du temps de travail restant sont, eux, dédiés à la stratégie.

Un véritable manque d’optimisation
La pandémie et le télétravail ont fortement mis à mal l’organisation du travail : selon Asana, entre 2019 et 2020, le temps passé à réaliser des tâches ayant déjà été complétées par d’autres employés a augmenté de 30%. Les processus flous et les attentes irréalistes ont, de leur côté, conduit à un quart d’échéances manquées chaque semaine.

Quant à l’imapct du télétravail sur la santé des employés, il est réel : 70% d’entre eux ont eu un épisode de burn-out, selon l’étude Asana, et 75% estiment avoir du mal à déconnecter. De quoi expliquer que 87% des employés interrogés jugent travailler près de deux heures de plus chaque jour.