Le gouvernement veut faciliter l'ouverture nocturne des commerces alimentaires

La rédaction

Les commerces alimentaires pourraient être autorisés à ouvrir plus facilement entre 21 heures et minuit, si le projet du gouvernement se concrétise. Mais cette ouverture tardive est-elle réellement profitable ?

Mieux refléter les évolutions sociétales
Les nouvelles habitudes des consommateurs, certains réalisent leurs courses en soirée plutôt que dans la journée, poussent le gouvernement à envisager un assouplissement de l'ouverture des commerces alimentaires entre 21 heures et minuit. Ce nouveau dispositif, soumis à un accord de branche, alignerait dès lors le secteur sur celui des cinémas ou des discothèques. Le gouvernement a indiqué que c'était là un moyen de favoriser la croissance et d'appâter la législation aux « évolutions sociétales et aux nouveaux modes de consommation ».

L'annonce, le mois dernier, de cette réflexion gouvernementale n'a pas été du goût des syndicats. La CFDT a immédiatement exigé une majoration des salaires de 100% durant les heures nocturnes. Quant à la CGT, la centrale estime que ce projet était de nature à accentuer la précarité des employés qui, dans le secteur, sont à 80% composés de femmes. Bien sûr, les distributeurs tiennent un tout autre discours. Et cette ouverture nocturne serait aussi une manière de répondre à la menace des services de livraison…

Des gains minimaux ?
Le gouvernement peut compter sur la grande distribution pour soutenir son projet. Monoprix estime ainsi réaliser 10% de son chiffre d'affaires après 20 heures à Paris. Mais une étude de Nielsen donne des munitions aux opposants. Cette enquête montre que le chiffre d'affaires des hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité ouvrant après 21 heures, ne représente qu'1 à 2% des revenus des enseignes.

Les bienfaits économiques de cette ouverture nocturne n'ont donc rien d'évident. Nielsen explique que cela ne répond aux besoins que d'une partie minoritaire des clients. Ces ouvertures tardives ne sont pas susceptibles de générer des ventes importantes, d'après l'étude. Mais on le voit avec Monoprix, tout dépend de la population autour des magasins et du type de clientèle. De plus, une fois la législation en place, elle pourrait modifier les habitudes des consommateurs.