Comment l'État compte-t-il aider la SNCF ?

Olivier Sancerre

Le gouvernement a entendu les demandes du patron de la SNCF qui, samedi, a évoqué un manque à gagner à hauteur de 2 milliards d'euros. Les pouvoirs publics attendent cependant de connaître avec précision l'ampleur des pertes.

En attente des chiffres
Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, a expliqué ce week-end que le manque à gagner pour l'entreprise en cette période de confinement s'établissait à 2 milliards d'euros. « La notion d'un plan d'aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable », a-t-il aussi avancé, alors que Renault et Air France en ont déjà bénéficié. Jean-Baptiste Djebarri, le secrétaire d'État aux Transports, lui a répondu dimanche sur France 3 : « Tant que nous n'avons pas une vision extrêmement précise du coût qu'aura porté le coronavirus sur la SNCF, d'ailleurs tant que nous ne connaissons pas non plus la dynamique de reprise, notamment de l'offre TGV, nous n'avons pas une vision suffisamment précise pour rentrer dans ce type de discussion avec la SNCF ». Toute aide est conditionnée à des chiffres précis sur les pertes. 

La SNCF va produire une trajectoire financière à jour pour le ministère des Transports, a ajouté le secrétaire d'État. Puis, « nous aurons cette discussion », a-t-il indiqué. Invité de Radio J le même jour, Gérald Darmanin a apporté de plus amples explications sur le soutien de l'État envers l'entreprise publique : « L'Etat a toujours été au rendez-vous pour soutenir d'abord des grandes entreprises nationales, c'est le cas d'Air France, et encore plus quand ça lui appartient, comme c'est le cas de la SNCF ».

À chacun de faire des efforts
En revanche, le ministre de l'Action et des Comptes publics a soutenu que chacun devait faire des efforts car « l'Etat ne peut pas tout compenser à l'euro près pour tout le monde ». Il a rappelé que 100.000 agents de la SNCF bénéficiait du chômage partiel payé par l'État. Ce n'est donc pas une fin de non recevoir, mais une précision d'importance et, peut-être, un bémol aux demandes de Jean-Pierre Farandou.

À l'heure actuelle, Gérald Darmanin a souligné qu'il demeurait « beaucoup d'inconnues quant à la façon dont les Français vont réagir au déconfinement ». Or, « c'est difficile de prévoir un plan (d'aides) dont on ne connaît pas le montant d'intervention ». À la question de supprimer des emplois à la SNCF, qui n'est pas un tabou a expliqué le PDG de la SNCF, elle a été esquivée par le ministre de Bercy : « ce qui est certain, c'est que quand l'Etat intervient, l'Etat est évidemment attentif au sort de l'emploi ».