But a l'intention d'acquérir Conforama, en grande difficulté

Olivier Sancerre

Les grandes manœuvres ont commencé dans le secteur de l'ameublement, en grande difficulté après les deux mois de confinement qui ont suspendu l'activité et fait fondre les trésoreries. But s'intéresse de très près à Conforama.

Un secteur en grande difficulté
La sortie du confinement accélère les difficultés dans les entreprises qui étaient déjà mal en point avant la crise sanitaire. Dans le secteur de l'ameublement, c'est le cas pour Alinéa, qui a déposé le bilan il y a quelques jours, mais aussi pour Conforama. Le numéro trois du marché français, derrière Ikea et But, a fait adopter un plan de restructuration en février, avec à la clé des cessions de magasins. La suspension de l'activité a précipité les problèmes financiers pour l'enseigne, qui n'a pu rouvrir que 20 points de vente sur les 200 que compte son réseau en France. Par ailleurs, la trésorerie de l'entreprise n'est plus en mesure de payer les factures des fournisseurs.

Pour tenter de redresser la barre, Conforama négocie un prêt garanti d'environ 300 millions d'euros. Mais BNP Paribas, qui fait partie du pool de banques invitées au chevet du groupe, fait la sourde oreille et pourrait ne pas apporter son obole, malgré le fait que l'État ait porté le niveau de garantie à 90%, au lieu de 80%. L'établissement ne s'est pas présenté à la dernière réunion du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), à Bercy, où les discussions ont lieu pour décider des prêts.

But en embuscade
Si Conforama n'obtient pas ce prêt dans les prochaines semaines, l'entreprise pourrait se placer en redressement judiciaire. La direction mise toujours sur cette ligne de crédit, mais désormais les appétits se sont aiguisés. But a approché Conforama, avec l'idée de reprendre l'enseigne en difficulté… mais uniquement dans le cadre d'un rachat d'actifs. Au Figaro, la direction a confirmé l'intérêt du concurrent, mais son offre est jugée insuffisante en termes de garanties.

Les deux enseignes sont pourtant complémentaires, fait valoir Alexandre Falck, le PDG de But. Il promet d'ailleurs qu'en cas de rachat, sa priorité ira à l'emploi chez Conforama et But, mais aussi aux fournisseurs : ils sont « en partie les mêmes que ceux de Conforama et sont donc actuellement mis à mal par ses difficultés ». But se dit prêt à investir de 200 à 300 millions d'euros pour acquérir Conforama.